Il ne vous a pas échappé que l’enquête d’utilité publique relative au projet de liaison RD190-RD30 a reçu un écho important auprès des populations des communes concernées. Face à l’absurdité de ce projet, le rejet et la mobilisation des habitants ont étés tels que le commissaire-enquêteur, après une étude minutieuse des éléments du dossier, a lui aussi rendu le 7 mai 2012 un avis négatif sur le projet tel qu’il est présenté par le Conseil général des Yvelines. Le préfet des Yvelines vient de prononcer l’utilité publique de ce dossier ! Ce fait est un grave déni démocratie : – A quoi bon interroger les citoyens, recueillir leur avis avec méthode pour n’en tenir aucun compte ? – A quoi bon faire réaliser des études et documentations qui démontrent le contraire des buts recherchés ? – Comment est-il possible d’engager de telles dépenses sur la simple "intime conviction" du président de conseil général ? – Pourquoi dire, comme lors de la concertation en 2009, que le dossier de l’A104 et son franchissement du fleuve peuvent se mutualiser et ne pas attendre les avancées sur cet autre important dossier ? – Comment peut-on imaginer alors que le phasage du dossier A104 implique un arrêt à Achères, que les automobilistes n'emprunteront pas le pont du Conseil Général juste en face ? – Comment ne pas imaginer que cette liaison puisse servir d'A104 bis puisqu'elle remplace, de fait avec quelques aménagements complémentaires, le tronçon que l’État n'aura plus aucun intérêt à réaliser ? – Pourquoi engager ce dossier sans rien savoir des véritables engagements de l’Etat sur tous les sujets d’infrastructure qui ont participé a sa justification ? – Comment peut-il être possible d’engager ce dossier routier sans envisager au préalable un développement des transports en communs actuels ? Aucune réponse à ces questions n’a été apportée par le Conseil Général des Yvelines. De plus, la collusion est telle entre tous les intervenants : Conseil Général, Epamsa (ou M. le préfet siège) et préfecture, que cela frise l’écoeurement. Plus que jamais, ce projet nous paraît inacceptable. Outre le fait que ce tronçon de route départementale ne correspond à aucun objectif de développement économique précis quel qu’en soit le terme, il représenterait une atteinte irrémédiable à l’intégrité environnementale et sanitaire des populations qui se retrouveraient exposées à ce nouvel axe de liaison routière et à toutes ses conséquences. Les nuisances que cette liaison va engendrer dépassent largement le périmètre réduit de l’étude d’impact réalisée par le département où ne figure plus Andrésy. De plus, c’est l’ensemble des populations exposées à ce nouvel axe Est/Ouest, à travers tout le territoire des boucles de Seine, qui aura à souffrir du trafic non maitrisé engendré par cette nouvelle liaison routière. Les habitants de l’île de la Dérivation, d’Andrésy et d’Achères en particulier vont être soumis, ainsi que l’enquête d’utilité publique l’a démontré, à des nuisances (gaz d’échappements, pollutions sonores, destruction de leur environnement…) qui compromettraient leur cadre de vie de façon irréversible. En outre, les retombées économiques de ce projet routier, qui inclut un nouveau franchissement de la Seine, sont plus qu’aléatoires. Il apparaît enfin que, compte tenu du risque de doublon avec le projet autoroutier A104 qui doit passer exactement au même endroit, le projet de liaison RD 190-RD30 serait un non-sens total sur le plan des finances publiques. Ses prétendues justifications ne résistent pas à l’examen, particulièrement en cette époque de restrictions budgétaires. C’est pourquoi l’association Non au Pont d’Achères a décidé de continuer à se battre contre ce projet et entend requérir auprès du tribunal administratif son annulation. Nous comptons sur votre soutien à tous, associations, communes et riverains ! |
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