Origine de l’association,
Le danger du pont dit « d’Achères » planait sur les riverains depuis des décennies, mais c’est en 2009 que la concertation fut lancée suscitant des réactions hostiles d’associations et des pétitions.
(Rappel : le débat public sur le prolongement de la Francilienne appelé « A104 » s’était déroulé en 2006 et le tracé vert choisi par le ministre était en partie commun avec la liaison/pont d’Achères).
Janvier 2012, des habitants réalisèrent avec stupéfaction que l’enquête publique avait été lancée sans provoquer de réaction des associations locales.
Ils s’empressèrent de lancer l’alerte pour encourager la population à se défendre et l’inciter à participer massivement à l’enquête publique en mairies.
De son côté, un petit groupe d’îliens décida de s’unir en collectif pour étudier à la loupe les 400 pages de l’enquête et produire un mémoire de 110 pages, contestant point par point ce projet fallacieux.
Le mémoire fut signé par pratiquement tous les habitants et remis en mains propres au commissaire enquêteur.
Le choix juridique
Malgré la concomitance des deux projets routiers superposés, leurs similitudes et l’avis défavorable émis par le commissaire enquêteur, le Préfet déclara l’utilité publique, en contradiction avec les études de trafic cachées du Conseil Général 78, qui révélaient pourtant les effets désastreux du projet.
En 2012, le collectif décida de se constituer en association pour attaquer juridiquement le Préfet et le CG 78.
L’organisation
Pour s’atteler à la tâche, NPA se structura en 4 pôles d’actions :
- L’objectif : étude du projet et de ses retombées, puis élaboration de recours juridiques
- La communication: transmettre les analyses NPA et les informations aux élus et aux habitants de la région, notamment sur la substitution de la liaison locale à la Francilienne, sur les hausses de trafic alarmantes, et les convaincre.
- Le militantisme : créer des événements sur des sites stratégiques, organiser des conférences, ramener des adhérents, etc.
- L’indépendance : l’autofinancement des recours.
Le piège
Pour réfuter l’utilité publique du pont, le combat juridique devait être mené au niveau de la boucle de Chanteloup, et non pas au niveau de l’île de la Dérivation.
Nous nous sommes donc positionnés, non comme défenseurs des intérêts privés des habitants de l’île, mais comme défenseurs de l’intérêt public en démontrant la nocivité réelle du projet sur toute la région, l’augmentation extraordinaire du trafic local ainsi que ses causes.
Nous avons fait connaître notre action en rédigeant des courriers d’alerte aux élus régionaux et nationaux, en faisant un travail de terrain et de communication (site internet, charte graphique, tracts, réunions publiques, interview, etc.) pour informer les habitants des autres communes des répercussions du pont d’Achères sur l’ensemble du réseau routier local.
A l’inverse, il aurait été contre-productif que les habitants de l’île de la Dérivation tentent d’attendrir les gens en leur faisant constater que ce site est un environnement de qualité mis en péril.
Certains trouvent très « pratique » de traverser la Seine pour rejoindre Achères.
Ils n’imaginent pas, voire ne croient pas, qu’ils se retrouveront sur la Francilienne saturée car une immense propagande a présenté le prolongement de la Francilienne, unanimement rejetée, sous le nom de « A104 ».
Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que nos puissants adversaires tentent systématiquement de faire passer notre lutte pour la défense d’intérêts personnels.
Les étapes juridiques
Bien que le projet soit une menace pour toute la région, il y eut très peu de réactions.
L’association Adiv environnement, Guy Pécheux et la ville de Carrières-sous-Poissy un temps, ont choisi, comme NPA, le recours juridique.
- 2012 Le premier recours
Il a été élaboré sur la base du premier mémoire qui résumait les thèmes permettant la controverse juridique (objectifs réels, trafic, substitution avec la Francilienne, pollutions, environnement, faune et flore, coût, intégration dans le paysage, variantes, insuffisance de l’étude d’impact, etc.) de manière à extraire du dossier d’enquête tout ce qu’il était possible d’utiliser.
Au-delà du pont, il fallut également étudier de nombreux dossiers concernant l’ensemble des grands projets qui annonçaient la transformation globale de la région, avec le pont au centre d’un tout.
Il y eut un échange de répliques entre d’une part le CG78 et le Préfet, et d’autre part NPA.
Tandis qu’ils s’épuisaient en répétitions, NPA répondait avec toujours plus d’arguments.
Ils ont balayé d’un revers de main la majorité des thèmes, sauf les sujets sensibles du trafic et de la Francilienne.
Dans leur dernière réplique, ils furent contraints d’avouer que le projet améliorait la circulation mais, uniquement sur deux petits tronçons de100 mètres, tandis que la totalité du réseau de la boucle était dans le rouge, saturé.
Nous avons pourtant été rejetés par le TA.
- 2014 L’appel
Il consista, dans le prolongement du premier recours, à démontrer preuves à l’appui que l’analyse de trafic commandée par le CG révélait en réalité une hausse extraordinaire du trafic sur le secteur dès lors que le pont était réalisé sur l’axe de la Francilienne, entre Poissy et Cergy, et que par conséquent le projet allait à l’encontre de l’utilité publique, « le remède étant pire que le mal » dixit notre avocat.
Les nuisances sanitaires étant proportionnelles aux taux de trafic, le principe de précaution a été invoqué.
Nous avons été rejetés par le TA sous prétexte que nous faisions une fausse interprétation de l’étude de trafic. C’est évidement une totale inversion de la réalité.
- 2017 Le Conseil d’Etat
Seule NPA conteste le jugement du tribunal administratif ; c’est la dernière chance pour faire rejeter la déclaration d’utilité publique du projet.
Les appuis extérieurs
Avec le collectif Nopivals, d’autres associations de la région se rassemblent pour se mobiliser activement contre des projets abusifs.
Soutenez nos actions en adhérant à l’association sur notre site http://non-pont-acheres.org