Pour essayer de justifier d’une utilité quelconque au pont d’Achères, les élus départementaux, affaiblis par l’incohérence  qu’il y aurait à réaliser à la fois un pont et un passage en sous fluvial à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre, soit 2 fois 4 voies de circulation, voudraient nous faire accroire que l’autoroute A104 (bouclage de la Francilienne) ne se réalisera pas avant de nombreuses années (?), ou bien, lorsqu’elle se fera, qu’elle ne franchira pas la Seine au même lieu que leur présent projet de pont ?

Sur la base de cet a priori, et malgré les déclarations fermes des services de l’Etat, et la détermination au plus haut niveau politique qu’il y a à boucler la Francilienne, ils tiennent donc le futur tunnel de l’A104 entre Achères et Carrières, au même endroit que le projet de pont, comme une variable incertaine et quasi-négligeable dans leur propre dossier.

Ainsi, dans le dossier de la consultation sur les réseaux viaires locaux de demain, n’apparaissent à aucun moment d’indications des points d’entrées et de sorties de la future autoroute A104 dans les boucles de Chanteloup et d’Achères…!

  • Que nous cache exactement cet « oubli » départemental probablement volontaire ?
  • Que signifie ce mutisme sur ce qui devrait pourtant constituer l’essentiel de ce dossier ?
  • Peut-on admettre de telles approximations ? Peut-on  accepter une telle incomplétude et incohérence de l’actuel dossier départemental tel qu’il est soumis à la concertation avec les habitants ? 

Certainement pas, et le collectif « NON au pont d’Achères » ne peut pas accepter qu’un dossier aussi important engageant durablement les finances départementales, la qualité des sites et des paysages et la santé des riverains ne repose pour l’heure et en réalité  … que sur des simples « conjectures »…qui se révèleront probablement obsolètes et inexactes dans 3, 6, 12 ou 18 mois …! si ce n’est peut-être quelques jours seulement après la clôture de la concertation ?

Le Collectif « Non au pont d’Achères » souligne  :

  1. A l’heure où l’Etat veut injecter des sommes considérables dans le Grand Paris, il est peu probable que la réalisation de l’autoroute A104 sera gelée .. Bien au contraire, les services de l’Etat font savoir qu’ils travaillent actvement sur ce dossier, et ils annoncent des mesures concrètes de leur projet parmi lesquelles figurent l’information récente par le Secrétariat à l’Environnement, du passage en sous-fluvial entre POISSY et CARRIERES SOUS POISSY. C’est bien ici la preuve formelle de la détermination de l’Etat à maintenir le trajet dit « vert » qui a été retenu en 2006 par le Ministre des Transports.
  2. Le tracé vert a fait l’objet d’un contentieux qui a été rejeté par le Conseil d’Etat par décision du 18 décembre 2008. La probabilité qu’il soit retenu et réalisé s’en trouve indiscutablement renforcée.
  3. Le tracé alternatif dit  » tracé blanc » pour l’autoroute A104 proposé par quelques élus locaux lors de la phase finale du débat public, n’a jamais pu être sérieusement étudié par l’Etat dès lors d’une part qu’il suscitait l’opposition des défenseurs de la forêt de Saint Germain en Laye, et que d’autre part, il comporte un effet « baillonnette » au niveau d’Orgeval, au point de liaison avec les autoroutes A13 et A14. 
  4. Un pont comme un souterrain sont des investissements lourds prévus pour durer des centaines d’années. Ces ouvrages marquent et déterminent de façon immuable les sites et les paysages : Au regard de ces siècles à venir, et des générations futures, comment peut-on oser , comme le fait le département, engager la création de tels ouvrages pour répondre simplement à des préoccupations politiciennes à très court terme de calendrier sur l’avancement de tel ou tel projet de l’Etat ?

Depuis 2006, le tracé « en diagonale » des deux boucles retenu par le Ministre des Transports pour la francilienne (A104) , avec franchissement de la Seine au même endroit que le projet de pont du Conseil Général rend ce dernier tout à fait inutile. Que l’on soit « Pour » ou « Contre » l’autoroute A104, que l’on soit « Pour » ou « Contre » tel ou tel tracé de celle-ci, personne ne peut sérieusement contester que c’est bien la vocation affichée de la Francilienne de relier les pôles économiques entre eux par un axe circulaire à environ 30 km de Paris. Quoique l’administration départementale nous dise, il est donc clair que le pont du Conseil Général reliant la boucle d’Achères à la boucle de Chanteloup se substituera ici et à l’évidence, à la mission que l’Etat a voulu imprimer à la Francilienne. C’est donc de façon tout à fait fallacieuse que le Conseil Général affirme ici et là que le pont  d’Achères « ne se substituera pas » à la Francilienne.

Le collectif « NON au pont d’Achères » exige donc un moratoire immédiat du projet du département, jusqu’à décision définitive de l’Etat concernant le passage ou pas de la Francilienne.